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Les capteurs inductifs à la conquête des moteurs électriques

Les capteurs inductifs à la conquête des moteurs électriques

Olivier Brunel, E-mobility & Strategic Development Market Manager, explique en quoi les capteurs inductifs tendent à gagner du terrain sur le marché des moteurs électriques. Et pour preuve : le marché signé avec Volkswagen en 2018 est en plein essor aujourd’hui !

 

EFI Automotive développe pour les véhicules hybrides et électriques des capteurs de position précis, légers, peu gourmands en énergie et faciles à intégrer. Basés sur la technologie inductive, ils commencent à grignoter des parts de marché sur le résolveur, qui faisait jusqu’ici référence. Un premier contrat a été signé en 2018 avec VW, suivi de plusieurs autres en Chine et en Europe.

 

Le capteur de position joue un rôle-clé dans les moteurs électriques : il localise les aimants du rotor et permet ainsi d’ajuster finement l’alimentation du stator. Plus il est précis, plus le rendement augmente et plus le véhicule pourra parcourir de kilomètres à charge de batterie égale. « On peut difficilement s’en passer, constate Olivier Brunel, E-mobility & Strategic Development Market Manager. Certes, il existe aussi du contrôle de position basé sur des algorithmes c’est-à-dire sans capteur de position, par exemple dans les ventilateurs. Mais il est trop imprécis pour l’industrie automobile, qui veut améliorer au maximum l’efficacité des chaînes de traction. »

 

Chez EFI Automotive, de la R&D sur le capteur inductif depuis 2011

 

À ce jour, le marché du capteur de position est dominé par la technologie résolveur, sorte de transformateur rotatif qui reflète la position angulaire de l’arbre. Réputé pour sa précision, il souffre toutefois d’un handicap : il doit couvrir tout le périmètre du rotor – d’où sa forme d’anneau – et être placé au plus près du moteur. En cas de panne, il faut tout démonter !

 

Ces limites ont conduit EFI Automotive à lancer dès 2011 un programme de R&D sur des capteurs inductifs. « C’était un pari : il est toujours difficile de déloger une solution installée. Mais nous savions que cette technologie avait des atouts. Elle est plus compacte, s’adapte à tous les moteurs et peut être installée hors de celui-ci, ce qui facilite la maintenance. C’est un argument qui a beaucoup compté pour VW, notre premier client. »

 

Les principaux éléments d’un capteur inductif sont ses bobines. Une bobine émettrice parcourue par un courant haute fréquence émet à ses extrémités un champ magnétique variable. Tout objet métallique proche est alors le siège de courants induits et en retour, émet un champ magnétique capté par des bobines réceptrices. Cette rétroaction est proportionnelle à la distance capteur – objet ; on en déduit la position dudit objet.

 

Une excellente sûreté de fonctionnement

 

Le capteur inductif est plus petit que le résolveur :  dans le cas de VW, il a une forme de demi-lune. Il consomme environ six fois moins. Il est robuste vis-à-vis des perturbations électromagnétiques, très fortes dans un moteur électrique dont les bobines sont alimentées à plusieurs KHz. Il mesure la position de l’arbre à 0,3% près, même si celui-ci est lancé à 20 000 tours/minute.

 

Il offre aussi une excellente sûreté de fonctionnement : les produits EFI Automotive sont conformes au niveau ASIL D de la norme ISO 26-26-2.  « Les constructeurs sont tellement sensibles à cet aspect que certains prévoient même un second capteur en redondance du premier » note Olivier Brunel.

 

Toutefois, c’est sur la flexibilité d’intégration que le capteur inductif fait vraiment la différence. Un moteur électrique, il faut le rappeler, est un espace très contraint. Or, la forme en anneau du résolveur n’offre aucune souplesse. Alors que le capteur inductif est plus petit et peut se placer en bout d’arbre, ou être logé dans une encoche du boîtier moteur accessible depuis l’extérieur. « Nous développons une solution sur mesure pour chaque véhicule et chaque type de moteur. Elle comprend le capteur lui-même et ses pattes de fixation. Tout est fait pour limiter l’encombrement. »

 

Véhicules hybrides : le capteur inductif moins cher que le résolveur

 

Cette flexibilité est précieuse sur les véhicules hybrides, dont le moteur électrique, placé autour de la chaîne de traction thermique, présente un diamètre élevé. Le résolveur, qui doit couvrir toute la circonférence, est forcément volumineux et cher. Le capteur inductif, bien plus compact, s’en tire nettement mieux.

 

Pourtant, à ce jour, le résolveur continue à dominer le marché du capteur de position. Notamment parce que ses électroniques d’alimentation et ses algorithmes de traitement ont été conçus de longue date et sont immédiatement disponibles. Alors que passer à l’inductif implique de repartir d’une feuille blanche.

 

Vers des capteurs inductifs à signal numérique

 

Si EFI Automotive y croit, c’est parce que le marché signé avec VW en 2018 est monté en volume depuis – le véhicule hybride est en plein essor – et que plusieurs autres contrats ont été conclus, en Chine et en Europe. Ils se traduiront par de la production en série entre 2021 et 2023.

 

C’est aussi parce qu’une évolution importante se prépare : le protocole de communication des capteurs, aujourd’hui analogique, va devenir numérique. Cela signifierait moins de câblage électrique et un accès direct à la position angulaire, au lieu d’un post-traitement des valeurs relevées (sinus et cosinus). De plus, les signaux de sortie pourraient être analysés pour détecter des pannes, des défaillances ou des dérives de mesure. Le capteur inductif version numérique offrirait alors un niveau supplémentaire de sûreté.

 

« Le marché prépare cette évolution, mais bute sur une inconnue : quel est le protocole numérique qui s’imposera et deviendra le standard ? explique Olivier Brunel. Nous avons choisi d’avancer sans attendre, avec des partenaires qui fabriquent des puces numériques. Fin 2021, nous pourrons échantillonner des produits et les mettre à disposition de nos clients. »

Olivier Brunel
E-mobility & Strategic Development Market Manager

Il est toujours difficile de déloger une solution installée. Mais nous savions que cette technologie avait des atouts. Elle est plus compacte, s’adapte à tous les moteurs et peut être installée hors de celui-ci, ce qui facilite la maintenance.

EFI AUTOMOTIVE développe une nouvelle génération de capteurs de courant

EFI AUTOMOTIVE développe une nouvelle génération de capteurs de courant

Olivier Brunel, est en charge du Marketing sur les familles de produits e-mobility.
Voici son analyse sur les capteurs de courant et leur application dans le marché en forte croissance de l’électro-mobilité.

 
Avant d’expliquer ce qu’est un capteur de courant, il est intéressant de faire un peu d’histoire… EFI Automotive est spécialiste des capteurs et des actionneurs électromagnétiques. À l’origine, il y a plus de 10 ans, nous avons travaillé sur un capteur de courant installé sur les batteries au plomb raconte Olivier. Quand un véhicule s’arrêtait au feu rouge ou à un stop, dans le cadre de la gestion du véhicule, le capteur monté sur la batterie au plomb donnait l’indication de l’état de celle-ci afin de vérifier qu’elle aura suffisamment d’énergie pour redémarrer le moteur. À l’époque, la solution proposée par EFI Automotive avait été retenue par Mercedes sur une application poids lourd. Malgré l’intérêt de la collaboration, pour des raisons stratégiques, il a été décidé de se retirer du projet.

La technologie magnétique et électronique utilisée sur ces produits est au cœur de notre savoir-faire et est adjacente à nos familles de produits (ce sont des solutions embarquées dans la partie powertrain). Nous avons continué à développer nos compétences dans ce domaine au cours des années pour d’autres applications.
Ainsi, à l’arrivée des véhicules hybrides et électriques sur le marché, nous sommes revenus naturellement sur le marché des capteurs de courant afin d’apporter des solutions adaptées à ce nouveau type de motorisations.

Le projet du capteur de courant relancé avec l’électrification du marché automobile

Un capteur de courant est un capteur qui va mesurer l’intensité du courant qui circule dans les conducteurs électriques.
Dans un véhicule en général, il y a une vingtaine de capteurs de courant. Dans le cas d’un moteur est électrique, il est alimenté en tension et en courant. Il faut donc contrôler le courant pour assurer son bon fonctionnement et le déplacement de l’actuateur.

Par exemple, tous les lève-vitres sont contrôlés par un capteur de courant pour éviter que l’on ne vienne se pincer les doigts. Si l’on met le doigt vers la vitre et que celle-ci est en train de remonter, il va se créer une résistance demandant plus de courant. Cette résistance sera identifiée par le capteur qui commandera alors l’arrêt de la vitre.
Autre exemple, la fonction Start & Stop : dans le cas où le capteur de courant détecte que la batterie n’est plus assez puissante, il n’arrêtera pas le moteur au feu rouge afin d’éviter que le véhicule ne puisse plus redémarrer.

Il existe donc plusieurs types de capteurs de courant (courant faible et courant fort). EFI Automotive quant à elle, a décidé de se spécialiser sur les capteurs de courant dédiés à l’électronique de puissance qui fonctionnent dans des environnements très sévères, 400 ou 800 volts avec des contraintes d’isolation énormes. Cette électronique de puissance, composée de trois à quatre capteurs de courant, est celle qui vient alimenter le moteur électrique et qui passe entre la batterie et le moteur.
La solution proposée par le couple est ce qu’on appelle un capteur “packagé”, c’est-à-dire un capteur de courant avec un connecteur et un boîtier, intégrés dans un produit fini, qui sera ensuite vendu soit à des équipementiers, soit directement aux constructeurs.

Une nouvelle génération de composants

Les capteurs qui sont actuellement utilisés sur l’électronique de puissance utilisent des circuits magnétiques d’une taille et d’un poids significatifs, et viennent surenchérir la complexité du capteur. Avec les nouvelles technologies magnétiques de demain (en cours de développement chez EFI Automotive on pourra se passer de ces circuits magnétiques, et simplifier le capteur et son intégration dans l’électronique de puissance, à des prix plus attractifs.
Mais ces solutions nouvelle génération n’existent pas encore sur le marché puisqu’elles sont en phase de mise au point actuellement. Cependant elles sont d’ores et déjà promues auprès de nos différents clients à travers le monde.

Ces capteurs de courant peuvent fonctionner en synergie avec nos capteurs de position pour moteur électrique (famille e-mobility) qui mesurent la position angulaire de ce dernier. Ce sont les deux capteurs réellement vitaux pour le bon contrôle de la chaîne de traction électrique. Ensemble, ils permettent au calculateur de piloter précisément le moteur électrique, son alimentation, ses accélérations et les phases de régime continu.

Notre expertise de plus de 10 ans sur ce type de capteurs permet aujourd’hui à EFI Automotive d’être partenaire du Groupe Volkswagen sur ce type d’application.
Nous avons par ailleurs d’autres développements en cours qui seront en série en 2022 et en qualité de développeur de Groupe Motopropulseur (GMP) électrique, nous avons déjà identifié d’autres applications sur lesquels nous pourrons collaborer dans le futur.

Apporter une valeur au marché avec l’innovation de rupture

EFI Automotive se positionne sur l’électrique et l’hybride avec l’ambition d’apporter des innovations de rupture qui offrent un bénéfice perceptible au client. Ensuite, la stratégie du Groupe consistera à élargir l’offre, pour devenir un acteur significatif du marché avec une gamme large. EFI Automotive envisage d’ores et déjà de travailler sur d’autres fonctions…

Concernant par exemple notre collaboration avec le groupe Volkswagen, nous travaillons sur la version d’après l’ID3. Les démarches qui consistent à prospecter les clients et présenter notre solution prennent du temps. En effet, entre la présentation du produit abouti au client et sa mise en service, il s’écoule au moins deux ans. Sur ce projet, l’équipe est en phase de validation de la technologie avec le client. Les objectifs de démarrage de production en série sont pour 2023 – 2024.